Le style rococo et le style néoclassique
Le style rococo

Fançois Boucher
Nu sur un sofa ou Odalisque blonde
Le style Rococo est né en France vers le milieu du XVIIIème siècle. Ce fut une réaction de la noblesse contre le baroque classique imposé par la cour de Louis XIV. C'est un style aristocratique qui révèle un goût pour le clair, l'élégant, le raffiné et le galant. Il s'harmonise à une vie désinvolte, agréable et amoureuse de la nature. Les caractéristiques de ce style sont raccrochées à son nom. Le terme rococo, dérivé du mot rocaille, entra en usage autour des années 1730 pour désigner une ornementation imitant les rochers et les pierres naturelles. Elle conquit les cours d'Europe centrale à partir de 1745 avec, en décoration, un style qui se caractérisa par des arabesques d'une surprenante légèreté, des coquilles ondulées aux contours irréguliers et des compositions respectant la symétrie. En peinture, le style rococo s'exprima par des chromatismes délicats où les roses, verts et jaunes triomphèrent dans des sujets malicieux et frivoles issus d'une mythologie galante. Parmi les artistes les plus représentatifs de ce style en peinture, François Boucher connut un vif succès pour ses scènes intimes découvrant des nus roses et pulpeux, tandis que Jean-Honoré Fragonard, prétextant des thèmes liés au jeu et à la joie de courtiser, orchestra de savantes chorégraphies dans des clairières feuillues et d'élégantes alcôves et qu'Antoine Watteau peignait des toiles délicates inondées de couleurs, représentant des personnages dans un milieu idyllique..
Le style rococo laissa peu à peu la place - notamment à partir de 1760 - au style néoclassique. Il disparut totalement avec la Révolution française en 1789, laissant néanmoins derrière lui un témoignage unique et de nombreux recueils de projets et d'ornementations.
le style néoclassique
Le Néoclassicisme apparaît vers la fin du XVIIIème siècle pour prendre fin aux environs des années 1830. Il occupe presque toute l'Europe du Nord et atteint rapidement l'Amérique. Il se caractérisée par le retour aux formes gréco-romaines. Plus qu'un simple regain d'intérêt pour l'Antiquité classique, le néoclassicisme était lié aux événements politiques de l'époque. Les artistes cherchaient tout d'abord à substituer à la sensualité qui émanait du style rococo un style simple, solennel et moral dans le choix de ses sujets. C'est d'ailleurs le néoclassicisme qui fut retenu comme art officiel par les nouvelles républiques issues des révolutions américaine et française parce qu'il était associé à la démocratie de la Grèce antique et de la République romaine. La Rome impériale devint un modèle sous Napoléon Ier mais, avec l'émergence du mouvement romantique ce style fut peu à peu abandonné. Le centre de la peinture néoclassique se trouvait à Rome où de nombreux peintres expatriés s'étaient regroupés autour de l'historien d'art allemand Johann Winckelmann. L'Allemand Anton Raphael Mengs, l'Écossais Gavin Hamilton et l'Américain Benjamin West en faisaient partie. Entre 1760 et 1765, Hamilton, qui était également archéologue et marchand d'art, réalisa cinq tableaux inspirés par l'Iliade d'Homère. Pour créer ses personnages, il s'inspira des statues anciennes. West, quant à lui, travailla à Rome de 1760 à 1763, et ses toiles furent nettement marquées par son séjour en Italie.

David, le Serment des Horaces